Publié dans Jardinage, Légume fruit, Potager

Pourquoi laisse je mes plants de tomates libres?

Le plant de tomates non taillé

Introduction

Créer un équilibre dans un sol n’est pas facile mais il est simple de mener des actions pour se retrouver en bonne voie.

J’expérimente pas mal de choses depuis 30 ans et je retiens 3 choses avant de faire quoique ce soit :

  1. Relaxation
  2. Observation
  3. Action

La première chose que je préconise est de rester calme.

Ensuite, vient l’étape d’observation.

Et enfin, l’action.

Peu importe où nous en sommes dans notre savoir, le savoir-faire va peut-être devoir s’adapter au fil du temps de la culture. J’ai acquis du savoir-faire mais parfois, il suffit d’une saison sèche ou une saison fortement arrosée pour que mon savoir-faire soit ébranlé.

Cultiver « la positive attitude » peut aider à ne pas baisser les bras !

Je suis passé par l’étude scolaire des plantes. Le fond des cours était la course aux rendements. J’ai étudié la plante et ses besoins. La plante et ses maladies. La plante et…ses « boosters ». Le problème de trouver de la nourriture existe depuis que l’animal est. Si on ne mange pas, on meurt (depuis l’écriture cet article, j’ai appris que des personnes se passent de manger et de boire, l’inédie) . L’industrialisation a provoqué la production à la chaîne pour pouvoir donner à manger à chacun. Je ne vais pas débattre sur ce sujet dans cet article. Je vais parler de ma vision du bien être végétal.

L’enseignement

Dame nature a créé ce que nous appelons l’élagage, l’arrachage, la taille. Il lui arrive de laisser un arbre se déraciner lors d’une tempête ou de laisser des branches charpentières s’écraser au sol. A mon échelle, je ne réalise pas le dessein de dame nature mais je pense que ses « nettoyages » visent autre chose que du rendement.

J’ai visité à l’époque scolaire des plantations industrielles de plants de tomates. J’avais trouvé la visite magnifique. J’avais été ébahi de voir comment l’homme avait évolué pour se nourrir. La chimie et la physique venaient donner un sérieux coup de main à la biologie pour une excellente production en évitant un maximum les problèmes et, par ce biais, ces trouvailles apportaient une solution à un manque de nourriture possible…

Arrivé sur le site, j’avais été émerveillé par les serres longues à perte de vue. Elles ne finissaient pas. Une fois entré, je pouvais voir les gigantesques installations qui étaient pourvues d’une irrigation goutte à goutte le tout géré par un ordinateur. Une gestion par des disques durs est essentielle pour des cultures pareilles (et, on est loin du système américain…). L’informatique permet une automatisation du nourrissage des plantes, il permet de donner la quantité dite juste de minéraux, d’oligo-éléments, d’eau, etc. Tout ça arrive au pied du plant qui est planté dans un cube de quelques centimètres cubes, l’équivalent d’une demi-brique de lait. J’étais bluffé! Le plus beau à savoir est la longueur du plant de tomate. Restons assis. Plus ou moins 9 mètres! Le tronc est courbé à quelques centimètres du sol et il est palissé sur plus ou moins 9 mètres. Tous les plants hyper pincés à la façon « bonsaï », donnait à l’essence de la feuille une grappe que l’on connait dans nos magasins. Les plants issus d’une recherche génétique sont presque sans maladie, on les appelle les F1.

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Grappe de tomates sur plant non taillé

Et quand l’école fut finie…

Je me suis demandé ce que le plant de tomates subissait lors de mes manipulations. Je me suis demandé si mes arrachages de parties d’êtres vivants étaient réellement sans conséquences.
C’est vers l’âge de 15-16 ans que je découvre par les cours de biologie que les plantes sont des êtres vivants. Beaucoup de définitions parlent qu’un être vivant est un organisme doté de la vie, ce qui signifie qu’il naît, se développe et finit par mourir. Les animaux, les plantes, les champignons, les bactéries sont des exemples d’êtres vivants.
Plus tard, m’est venu la question de douleur.
Une plante a-t-elle mal? J’ai cherché pour savoir et…les avis sont partagés. Certains disent non parce qu’il n’existe pas de réseau nerveux central et d’autres pensent que ce système nerveux est un système diffus. Ceci dit, une chose qui rassemble beaucoup de personnes est que les plantes ont des moyens de communiquer entre elles. Donc, elles « savent » si elles sont en danger et le partagent entre elles.

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plant de tomate sur butte

Je reviens à mon arrache, en l’occurrence, des gourmands.
Lorsque j’arrache un gourmand, je sais que le plant prend du retard dans sa croissance et, c’est logique puisqu’il a besoin de cicatriser ses plaies (la sève brute monte des racines vers les feuilles ; lors de l’arrachage, on provoque une rupture dans le cheminement de la sève). Cela ne prendra pas toute l’énergie de la plante mais, un ralentissement sera visible.
L’arrachage des gourmands a pour but de créer des fruits plus gros, de concentrer l’énergie de la plante sur 3 à 5 grappes.

Alors, je me suis dis : « Pourquoi laisserais je les plants de tomates sans pinçage alors qu’une efficacité incontestable de cette méthode était démontrée? »

La première réponse est parce que j’aime l’expérience.

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plant de tomates non taillé

La deuxième réponse est que j’ai voulu me diriger sur un bien être de la plante. J’ai enlevé et j’ai proposé d’enlever les « gourmands » pendant près de 20 ans. Pendant ces années, j’ai fouillé et j’ai laissé ma curiosité à l’écoute. J’ai visité des sites (je parle de sites géographiques et de sites internet) où j’ai croisé différentes formes de culture.
Jusqu’au jour où, je suis tombé sur quelque chose, ou plutôt, la vie m’a proposé un prêt. Le prêt d’un livre tout à fait particulier. J’avais, déjà, cherché des informations sur le net sur l’histoire décrite dans le livre et, j’en ai trouvé un peu. Mais si je n’avais pas lu le livre, internet ne raconte pas grand-chose. « Les Jardins de Findhorn ». C’est un livre spectaculaire à lire. En tout cas pour moi, il l’a été et il l’est encore.
Suite à la lecture de ce livre, je me suis laissé guider et, je me suis dit que je pouvais peut-être laisser les plants ‘libres’. Sans opération humaine. Cela voulait dire que je ne pratiquerais aucune ablation de gourmands, que je n’apporterais rien au sol, etc…

Comment me suis-je décidé?

J’ai sauté.
Simplement!
Je l’ai fait!
Ou plutôt, je n’ai pas coupé dans mon plant.

Est-ce que je prenais un risque? Le risque de quoi, surtout?

Le résultat a été magnifique !

Mon plant, en pleine saison, était devenu quasiment un arbrisseau. J’utilisais des branches de hêtre, qui avaient été élaguées l’hiver précèdent, pour l’aider à supporter ses branches. Il avait une surface d’un mètre de longueur et d’un petit mètre de largeur pour un peu moins d’un mètre de haut. Il faisait en volume, un petit mètre cube! Il ressemblait a un plant de tomates cerises. Beaucoup de grappes évidement et les tomates avaient de beaux calibres.

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Plant de tomates non taillé

Depuis cette année-là, je fais attention à ce que je taille.
Surtout, je fais attention à comment je taille, je pince, j’élague…
Certaines tailles sont à faire, une forme de gestion est nécessaire.

Je suis fan de l’art topiaire. Donc, les ciseaux et le pinçage ne me quittent pas. J’adore couper des branches. Mais, je me mets des limites et mon jardin se sent mieux.

Des amis ont tentés l’expérience de ne pas couper les gourmands et ils en sont satisfaits. De plus, cette culture permet au plant de vivre comme il doit vivre et le retour se fait sentir. La qualité des fruits est tout à fait différente et la quantité est moins d’être négligeable!